Amélie BOUTRAND, « Les Sacrements de Félix Lecomte (1737-1817). Sculpture religieuse et didactique sacrée au siècle des Lumières »

Cet article inédit reprend, en les complétant, les recherches J.-E. Tissier : Félix Lecomte, statuaire (1737-1817), mémoire de Maîtrise sous la direction de Daniel Rabreau, Université Paris 1, 1994 ; La carrière sous Louis XV, d’un sculpteur de talent, méconnu de nos jours : Félix Lecomte (1737-1817), mémoire de D.E.A., sous la direction de Daniel Rabreau, Université Paris 1, 1995.

A. Boutrand est l’auteur du mémoire : La fortune critique du sculpteur Félix Lecomte dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mémoire de Master 2 sous la direction de D. Rabreau, Université Paris 1, 2009.

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RÉSUMÉ

Remarquable sculpteur de la fin de l’Ancien régime, Félix Lecomte (Paris 1737-1817) a réalisé une carrière exemplaire qui, après le premier prix de sculpture (1758), le conduisit de l’École royale des Élèves protégés (1758-1761) à l’Académie de France à Rome (1761-1768), avant de le voir rejoindre le corps des professeurs de l’Académie royale de peinture et sculpture (1792). Auteur prolixe de la série des « Grands Hommes de la France » voulue par le comte d’Angiviller – il sculpte le Fénelon en 1777, le Montesquieu en 1779, le Jean Le Rond d’Alembert et le Charles Rollin en 1789 -, il fut d’évidence considéré comme l’un des plus habiles sculpteurs français du règne de Louis XVI et fut sans doute l’un des plus appréciés. Pourtant, la série de bas-reliefs qu’il conçut sur le thème des Sacrements, sous forme d’esquisses en terre cuite, demeura dans son fonds d’atelier et de donna jamais lieu à une exécution en pierre pour un édifice religieux. Actuellement conservée à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, cette exceptionnelle série méritait d’être interrogée du point de vue de sa destination et de sa fabrique, mais aussi d’être replacée dans le contexte mouvementé du « basculement religieux de Paris » qu’ont bien décrit Pierre Chaunu et Madeleine Foisil.

ABSTRACT

As a remarkable sculptor of the end of the Ancien Regime, Felix Lecomte (Paris 1737-1817), lived out an exemplary carrier, which after his sculpture premier prix (1758) lead him to the Ecole royale des Elèves protégés (1758-1761) at the French Academy in Rome, before joining the professors’ board of the Royal Academy of Painting and Sculpture (1792). Prolix author in the series of «Great Men of France» conceived by the count of Angiviller – he sculpted Fenelon’s portrait in 1777, Montesquieu’s in 1779, Jean Le Rond d’Alembert and Charles Rollin’s in 1789 -, he was regarded amongst the most skilful French sculptors of the reign of Louis XVI, and was undoubtedly one of the most appreciated. Nevertheless, the series of low-reliefs he designed on the theme of the Sacraments, as terra-cotta sketches, remained in his workshop and was never carried out in stone for a religious building. Presently conserved at the Ecole nationale supérieure des BeauxArts, this exceptional series deserved to be examined in regard of its destination and its fabrication, but also to be replaced in the eventful context of the «basculement religieux de Paris» as described by Pierre Chaunu and Madeleine Foisil.