Catherine CLAVILIER – « Cérès et le laboureur. La construction d’un mythe historique de l’agriculture au XVIIIe siècle »

L’ouvrage vient de paraître aux Editions du patrimoine dans la collection « Temps & Espace des arts ». Il est issu d’une thèse de doctorat, soutenue au Centre Ledoux de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.


Ouvrage publié aux Editions du patrimoine Centre des monuments nationaux, dans la collection « Temps & Espace des arts » dirigée par Daniel Roche et Daniel Rabreau.

Il est issu d’une thèse de doctorat, soutenue au Centre Ledoux de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.


Format 22 x 28cm

Broché avec rabats

160 pages

100 illustrations

Parution : 16 avril 2009

ISBN: 978-2-7577-0022-8

Prix : 39€

http://editions.monuments-nationaux.fr/fr/le-catalogue/bdd/livre/697


Présentation par l’éditeur

C’est au cours des années 1760 qu’émergèrent, de façon simultanée, dans tous les arts, des œuvres qui, sans être en rupture avec l’époque antérieure, exprimaient une sensibilité nouvelle à l’égard du monde rural. Le goût pour le langage mythologique et allégorique, mais aussi pour la pastorale, s’affaiblit. On passa ainsi de Cérès, ou de la figure du berger, à celle emblématique du laboureur ; de la faucille, ou de la houlette, à la charrue. Sous l’effet du développement des sciences expérimentales et de la physiocratie, la campagne fut décrite avec un souci sinon d’exactitude au moins de vraisemblance, dans un esprit proche de l’Encyclopédie ou des ouvrages d’agronomie. Une architecture rurale soucieuse de commodité, d’hygiène et de sécurité vit le jour tandis que l’art des jardins chercha les voies pour joindre l’utile à l’agréable. Les sciences, néanmoins, tout en désenchantant le monde rural, furent porteuses d’un nouvel imaginaire. On construisit une histoire de l’agriculture alliant références historiques et mythiques. On fit de la campagne un monde idéalisé, où l’harmonie était moins poétique et religieuse que familiale et sociale. On s’éprit à ce point de ce monde rural imaginaire qu’on édifia des hameaux et des fermes parées et qu’on se fit portraiturer en robe de gaulle et chapeau de paille. Ces divertissements apparemment légers masquèrent toutefois des enjeux politiques et sociaux de taille. Soucieux de légitimité, le roi guerrier et nourricier se mua en roi paysan tandis que l’agriculteur fut élevé au rang de héros anonyme, utile à sa patrie.