Tivoli. Variations sur un paysage au XVIIIe siècle

L’exposition « Tivoli. Variations sur un paysage au XVIIIe siècle », au musée Cognacq-Jay, propose une réflexion sur l’évolution du paysage, de 1720 à 1830, autour d’un motif particulier : le site de Tivoli et son célèbre temple dit de la Sibylle.



Lieu de villégiature fameux depuis l’Antiquité, Tibur (le nom latin de Tivoli) fut mise à la mode par l’empereur Auguste et célébrée par les poètes Horace et Catulle (Ier s. av. J.-C.). La Sibylle Albunea y exerçait alors son art divinatoire.

Le site est exceptionnel : bâtie sur les premiers contreforts des Apennins, à une trentaine de kilomètres à l’est de Rome, Tivoli se présente comme une ville à flanc de montagne, dominant la plaine qui s’étend jusqu’à la mer. Une rivière, l’Aniene, s’y précipite en multiples cascades. Une petite acropole s’élève au bord du gouffre : les ruines de deux temples, l’un quadrangulaire, l’autre rond, y sont encore conservées.

Au XVIIIe siècle, Tivoli et son temple rond, plus connu sous le nom de temple de la Sibylle ou de Vesta, sont progressivement devenus l’un des motifs les plus représentés dans l’histoire de la peinture, singulièrement dans la peinture française. La perfection architecturale du monument, son emplacement au coeur d’un paysage sublime et terrifiant, la richesse incomparable de son histoire, de ses légendes, en ont fait un motif adulé par les peintres et leurs collectionneurs. C’est aussi l’époque où l’on décline le temple de Tivoli sous forme de fabriques édifiées dans les jardins.

A travers cinquante oeuvres (peintures, dessins et gravures), l’exposition propose de confronter le regard porté par les plus grands artistes de l’époque sur ce motif : une brève introduction présente l’origine de son succès, au début du XVIIe siècle, dans l’entourage de Paul Bril et de Gaspard Dughet. Au XVIIIe siècle, nous retrouvons autour du même sujet, Vanvitelli, Boucher, Vernet, Hubert Robert ou encore Piranèse, puis Valenciennes ou Granet, au XIXe siècle.

Composées ou plus spontanées, caprices, variations poétiques, études faites en plein air, les oeuvres présentées posent de manière contradictoire la question du sujet dans la peinture de paysage. Le plus singulier est sans doute qu’un même motif ait intéressé tous les artistes sur une période aussi longue, des plus traditionnels aux plus modernes.

Commissariat

José de Los Llanos, directeur du musée Cognacq-Jay.

Musée Cognacq-Jay

8 rue Elzévir

75003 Paris

Tél. : 01.40.27.07.21

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