2ᵉ journée d‘études « Le métier de l’architecte au XVIIIᵉ siècle »

Date et horaire

Jeudi 8 mars 2018
10h-17h

Lieu

Université de Poitiers
Faculté des Sciences Humaines et Arts
Salle Crozet – Hôtel Berthelot (Bât. E13)
24, rue de la Chaîne

Argumentaire

En 2017, les universités de Nanterre, de Montréal et de Poitiers ont initié un cycle de réflexions sur Le métier de l’architecte au XVIIIe siècle. Fruit de la collaboration internationale entre les laboratoires de recherche HAR, CRIHN et CRIHAM, trois tables rondes et une journée d’études ont constitué un premier aperçu de la complexité des questionnements dès lors que l’on s’interroge sur la vie et la profession des architectes sous l’Ancien Régime. Dans un souci de clarification, nous avons choisi d’évoquer par séance une thématique liée à la réception de l’œuvre ou à une facette du métier : La monographie d’architecte, sujet dépassé ou nouvelles perspectives méthodologiques ? — L’architecte sur le terrain : de l’agence au chantier, entre hommes de l’art et techniciens — La carrière de l’architecte : stratégies, alliances, réseaux, publicité, fonctions. La journée d’études a offert un bilan de ces riches échanges. Plus globalement, nous avons souhaité dépasser les clivages traditionnels sur lesquels se fonde l’historiographie française depuis le XIXe siècle. Sans nier ni l’apport d’une approche monographique des grandes figures, ni celui d’une histoire des édifices, il nous semble plus légitime en l’état actuel de la recherche de nous rapprocher d’une histoire centrale, s’intéressant au processus architectural dans son acception la plus large possible, sans se focaliser sur la figure dépassée/obsolète de l’architecte démiurge. La récente exposition « Dessiner pour bâtir, Le métier d’architecte au XVIIe siècle »1 traduit cette nouvelle tendance comme en témoignent les trois thèmes autour desquels les auteurs ont décliné leur propos : Le métier, être architecte — Le dessin, Expression du projet — Le chantier. A pied d’œuvre.

Dans un renversement de perspectives et de focales, la nouvelle journée d’études a pour ambition de faire surgir des dominantes à partir d’une source spécifique ou d’un corpus de sources. L’archive sera donc le fil conducteur des réflexions, car les documents de première main donnent la possibilité de s’affranchir de l’omnipotence des œuvres à valeur inaugurale pour discourir sur une production à plus large spectre. L’univers professionnel de l’architecte et son activité de terrain pourront être analysés ici de manière usuelle, mais sa culture et ses savoirs intellectuels devront également faire l’objet d’une mise en abyme dans la fabrique d’une nouvelle vision de l’artiste. Les propositions pourront aussi s’appuyer sur des sources plus inhabituelles, mais qui étaient essentielles au XVIIIe siècle. De récentes études2 ont ainsi démontré le rôle de catalyseur des articles de presse ou des parutions de monographies d’édifice dans la promotion de l’architecte sous l’Ancien Régime. La notion de fonction, de rôle du document mérite à cet égard une attention particulière car l’intention et la vocation initiales peuvent être distinctes de l’usage et de la finalité que le temps a assigné à l’écrit.


Programme

10h30
Accueil

Matinée

Présidence : Béatrice Gaillard, Chargée d’enseignement à l’Université de Poitiers, Chargée d’études documentaires à l’ENSA de Versailles 

10h45
Introduction
Marie-Luce Pujalte-Fraysse, Maître de conférences à l’Université de Poitiers

11h00
Timothée Gentillâtre, architecte ou entrepreneur ? La carrière d’un « petit maître » nancéieen au prisme des archives notariales
Yann Vaxelaire, Architecte du patrimoine, chercheur associé au LHAC – ENSA de Nancy

11h30
À deux, à quatre ou à six mains ? Le rôle de l’architecte dans l’architecture conventuelle au xviiie siècle
Raphaël Tassin, ATER en Histoire de l’art moderne à l’Université de Poitiers

12h00-12h30
Discussion

12h30-14h00
Pause Déjeuner

Après-midi

Présidence : Alexia Lebeurre, Maître de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne 

14h00
Les défis de l’étude des vies et des œuvres d’architectes français à l’étranger : le cas de Legrand (1738 ou 1741 -1798) et Guerne (1748-1797) en Russie
Guillaume Nicoud, Post-Doctoral Researcher FNS, Archivio del Moderno, Accademia di Architettura, Università della Svizzera italiana, Mendrisio
Julia Klimenko, Maître de recherche à l’Institut de recherches scientifiques sur la théorie de l’architecture et de l’urbanisme, Moscou

14h30
Les dessins romains de Jallier de Savault : un éclairage sur le quotidien des élèves architectes de l’Académie de France à Rome au début des années 1760
Yvon Plouzennec, Doctorant en Histoire de l’architecture, Sorbonne Université, Centre André Chastel 

15h00
L’architecte-dessinateur au service de l’administration royale : les dessins de Versailles au « Bureau des plans »
Delphine Desbourdes, Attachée de recherche au Centre de recherche du château de Versailles

15h30
La numérisation des sources figurées : nouvelles méthodes, nouvelles perspectives pour l’histoire de l’architecture ?
Dominique Massounie, Maître de conférences à l’Université Paris Nanterre

16h00
Discussion

16h30
Conclusion
Yvon Plouzennec

  1.  A. Gady, A. Cojannot, Dessiner pour bâtir, Le métier d’architecte au XVIIᵉ siècle, Exposition : Paris, Archives nationales, 13 déc. 2017 – 12 mars 2018.
  2.  D. Massounie, « La monographie d’édifice, nouvel outil de promotion de l’architecte dans la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle », Chalgrin et son temps, Architectes et architecture de l’Ancien Régime à la Révolution, éd. par B. Baudez et D. Massounie, Bordeaux : William Blake & Co, 2016, p. 209-221 ; N. Sarrabezzoles, « L’actualité architecturale dans la presse française (1750-1794) », Les périodiques d’architecture, XVIIIᵉ-XXᵉ siècle, Recherche d’une méthode critique d’analyse, éd. par J.-M. Leniaud et B. Bouvier, Paris : Ecole des Chartes, 2001, p. 19-38.