Conférence – « Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris, genèse d’une paroisse royale »

L’église Saint-Germain-l’Auxerrois, l’une des plus anciennes de la rive droite à Paris, qui se parait du double titre de collégiale et de paroissiale, ajouta à son prestige celui d’église royale à la fin de l’époque médiévale. On peut repérer les jalons de ce travail de recomposition de la mémoire dans l’histoire mêlée du chapitre de chanoines et de la communauté, autant par des marqueurs liturgiques qu’architecturaux, fruit de la rencontre d’intérêts entre clercs et paroissiens, dont les plus notables étaient tous serviteurs à la cour du roi, afin de consolider l’identité commune de ces Parisiens tellement liés au sort de la monarchie.



L’église Saint-Germain-l’Auxerrois, l’une des plus anciennes de la rive droite à Paris, qui se parait du double titre de collégiale et de paroissiale, ajouta à son prestige celui d’église royale à la fin de l’époque médiévale, alors même que les rois de France n’y étaient pas encore paroissiens. Ce travail de recomposition de la mémoire qui débuta précisément avec le règne de Philippe le Bel s’appuya sur l’invention d’un second patron, progressivement aussi essentiel que saint Germain lui-même, en la personne de saint Vincent, martyr de Saragosse, qui avait le mérite de faire du roi mérovingien Childebert le fondateur de l’église, à l’instar du monastère Saint-Germain-des-Prés, de l’autre côté de la Seine. On peut en repérer les jalons dans l’histoire mêlée du chapitre de chanoines et de la communauté, autant par des marqueurs liturgiques qu’architecturaux, fruit de la rencontre d’intérêts entre clercs et paroissiens, dont les plus notables étaient tous serviteurs à la cour du roi, afin de consolider l’identité commune de ces Parisiens tellement liés au sort de la monarchie. Dans la mesure où le mythe de la fondation royale de l’église permit aux rois d’intervenir dans les collations au sein du chapitre par la régale, alors que la collation ordinaire appartenait à l’évêque de Paris, ces derniers ont bien volontiers prêté leur concours à l’élaboration d’une des petites pierres de l’édifice formant l’Église gallicane.

Intervenant : Anne MASSONI, ancienne élève de l’École normale supérieure d’Ulm-Sèvres, agrégée de l’Université, docteur en histoire médiévale (Université de Paris-IV Sorbonne), maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’Université de Limoges.


Organisée par la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile de France, la conférence se déroule à l’École nationale des Chartes,

salle Léopold Delisle,

65 rue de Richelieu, 75002 Paris (M° Bourse ou Palais-Royal)

Entrée libre dans la limite des places disponibles