Tome II – Imaginaire et création artistique à Paris sous L’Ancien Régime (XVIIᵉ-XVIIIᵉ siècles)

Références

Imaginaire et création artistique à Paris sous l’Ancien Régime-XVIIe-XVIIIe siècles, D. Rabreau (dir.), coll. Annales du Centre Ledoux, t. II, Paris-Bordeaux, éd. William Blake & Co Art & Arts, 1998.

format 24x17cm
228 pages
137 planche n&b, hors texte
ISBN: 2-911059-14-X
prix : 41,16 €

Publication éditée en 1998 par le Centre Ledoux en collaboration avec le GHAMU, avec le concours de la subvention du CNL et du BQR de Paris 1.

L’ouvrage a bénéficié d’une subvention de la Ville de Paris.

Textes recueillis et présentés par Daniel Rabreau.


L’approche de l’imaginaire d’une période lointaine est une gageure que se doit de tenir l’histoire de l’art. Par des essais de restitution informés, érudits si les documents permettent, elle préfère sonder les aléas de la création artistique, plutôt qu’effectuer un classement stylistique acquis par habitude. Telle est l’enquête nécessaire aux interprétations des œuvres du passé. Le titre de ce recueil, Imaginaire et création artistique à Paris sous l’Ancien Régime (XVIIe-XVIIIe siècles), ne traite, ni synthétiquement, ni sériellement de l’imaginaire de l’époque. Mais il a pour but d’inciter le lecteur à lier ses impressions de lecture pour mieux découvrir la trame du passé qu’évoque chaque article, très ponctuellement, à partir d’un artiste, d’une œuvre, d’une production ou d’une interprétation symbolique, revisités. Avec cette unité de méthode, relative à l’approche culturelle de l’histoire, qui s’efforce de reconstituer et d’interpréter les étapes de la vie passée d’une œuvre (conception, réalisation, réception) selon divers points de vue contextuels, les sujets s’enchaînent.

On observe l’histoire du goût, à partir de nouvelles réflexions sur les préjugés qui condamnaient l’art baroque italien en France au XVIIIe siècle. On apprend à regarde des objets jugés futiles, ou ne relevant qu’accessoirement du monde l’Art : le décor des éventails, l’usage codé du fard ou l’estampe à sujet séditieux, sous Louis XIV et Louis XV. On découvre l’architecte Contant d’Ivry créateur méconnu d’un type de jardins dignes des fêtes galantes, ou le peintre de paysages historique de Valenciennes : tous deux exaltent le rôle de la nature dans la création et suggèrent la rêverie de la promenade et du voyage. L’Italie, l’Antiquité, la Nature, l’Histoire et la Fable : le thème de l’évasion dans les temps mythiques est tissé largement ou en filigrane. Au siècle de Lumières, enfin, les thèmes religieux se dévoilent dans la lecture critique des gravures d’édifices culturels italiens célèbres, comme dans l’explication des caricatures politiques. À l’époque où la guerre ouverte entre jansénistes et jésuites empoisonne la vie politique de la capitale, il est piquant de constater une théâtralisation permanente de l’image séditieuse, comme la moralisation didactique des mises en scènes des Enfers à l’Opéra.

SOMMAIRE DE L’OUVRAGE

Préface. Daniel Rabreau

– Diédérik Bakhuÿs, Peintres hollandais à Paris au XVIIe siècle. Premier acte d’une réception différée

– Véronique Desramont, Vaux et l’inspiration du peintre, ou une Muse française : la Peinture

– Georgina Letourmy, Vues de Paris peintes sur les éventails au XVIIe siècle

– Sabine Bouhedja, Perspectives en trompe-l’œil et architectures feintes en Île-de-France au XVIIe siècle

– Frédéric Sichet, La place du portrait peint d’Henry IV à la Petite Galerie du Louvre

– Alberto Ausoni, Le Roi-Soleil outragé. Réflexions sur les mésaventures d’un mythe

– Pierre Wachenheim, L’image de Louis XV à travers l’estampes séditieuse et satirique

– Vincent Cochet, Le fard au XVIIIe siècle. Image, maquillage, grimage

– Audrey Chatron, La question des Enfers dans la tragédie lyrique française au XVIIIe siècle

– Philippe Cachau, Les projets de Jacques-Hardouin-Mansart de Sagonne pour la place Louis XV à Paris (1748-1753)

– Gabrielle Joudiou, L’art des jardins chez Cotant d’Ivry

– Jean-Cyrille Sow, L’architecture italienne dans la gravure française d’illustration au XVIIIe siècle : une critique par image

– Luigi Gallo, Pierre-Henri de Valenciennes et la tradition du paysage historique

– Serge Prigent, Achille-Émile ou les idées rousseauistes dans un tableau de Jean-Baptiste Regnault