Recension – C. Michel, C. Magnusson (dir.) : « Penser l’art dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Théorie, critique, philosophie, histoire »

_ Cet ouvrage, récemment paru dans la collection d’histoire de l’art « Académie de France à Rome », édite les actes du colloque Les mutations des discours sur l’art en France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, qui s’est tenu en trois lieux et sous trois sous-intitulés :

Théorie de l’art et esthétique (Lausanne, Université, 14-16 février 2008), Théorie de l’art et critique d’art (Paris, Centre allemand d’histoire de l’art, 10-12 avril 2008), Théorie de l’art et histoire de l’art (Rome, Istituto Svizzero et Académie de France à Rome – Villa Médicis, 22-23 mai 2008).

Il faut dire l’ambition de ce parti originel, qui visait à rappeler le rôle fondateur de la théorie de l’art dans l’essor des discours modernes sur l’art, de la critique des Salons à l’esthétique, de la philosophie à l’histoire de l’art.

Initiateur du projet, Christian Michel a œuvré depuis près de vingt ans, en collaboration avec Jacqueline Lichtenstein, à l’œuvre monumentale de la réédition des conférences de l’Académie royale de peinture et sculpture, aujourd’hui quasiment achevée, et qu’il paraissait logique de replacer dans les perspectives plus vastes de l’histoire culturelle.

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Recension – Pagliano, Eric (dir.) : « L’atelier de l’œuvre. Dessins italiens du musée Fabre… »

L’exposition intitulée L’atelier de l’œuvre. Dessins italiens du musée Fabre, qui s’est tenue au musée Fabre de Montpellier du 16 février au 12 mai 2013, a donné lieu à divers comptes rendus, notamment ceux de Didier Rykner (Tribune de l’art – 25 mars 2013) et de Christine Gouzi (L’Estampille/L’objet d’art – mai 2013).

S’il n’est plus temps de discuter de son accrochage ou de sa didactique, son copieux catalogue de quatre cent soixante et une pages mérite pourtant une recension détaillée, non seulement parce que la critique s’est jusqu’ici contentée d’y renvoyer, mais aussi parce qu’il est conçu comme un ensemble de propositions méthodologiques qui visent à susciter un débat autour de l’étude du dessin.

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Recension – Olivier Bonfait : « Après Caravage : une peinture caravagesque ? »

Du 23 juin au 14 octobre 2012, le musée Fabre de Montpellier Agglomération et le musée des Augustins de Toulouse proposaient une exposition consacrée à la fortune européenne de Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit en France Le Caravage (Milan 1571 – Porto Ercole 1610). En collaboration avec le Los Angeles County Museum of Art et le Wadsworth Atheneum Museum of Art de Hartford, les deux institutions françaises œuvraient sous l’égide de l’organisme de coopération franco-américaine FRAME, contribuant ainsi à l’organisation d’un événement majeur pour la vie culturelle et l’érudition internationale en matière de connaissance de la peinture du XVIIe siècle. En témoigne un riche catalogue dirigé par Michel Hilaire et Axel Hémery (Corps et ombres : Caravage et le caravagisme en Europe, 5 continents éditions, Milan, 2012).

Mais dans l’ordre des mises au point, c’est sans doute l’ouvrage d’Olivier Bonfait, Après Caravage. Une peinture caravagesque ?, paru en juin dernier, qui pose avec la plus grande clarté les questions relatives à la fortune et à l’aura du grand maître lombard.

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Olivier Bonfait, Après Caravage : une peinture caravagesque ?, coll. Essais, Ecrits sur l’art, Malakoff, Hazan, juin 2012.

176 p., 50 ill., 14 x 21 cm

ISBN : 9782754106306, 19€

Recension – T. Laugée, I. Villela-Petit : « David d’Angers, les visages du romantisme »

Comme l’écrit Alphonse Esquiros en 1845, la médaille « a le privilège d’aller partout et de mettre une idée dans toutes les mains. C’est l’ubiquité du livre transportée à l’art sculptural et unie à la solidité de la matière. »

Cette citation, reproduite dans le catalogue de l’exposition David d’Angers, les visages du romantisme (p. 89), aurait pu en former l’exergue, tant cette publication a le mérite d’interroger les fonctions sociales de l’art numismatique et plus précisément ici du médaillon sculpté en demi-relief, quelque peu différent de la médaille, qui est frappée et s’apparente de ce fait aux monnaies malgré son relief un peu plus prononcé. À cet égard, la galerie de plus de 500 médaillons modelés par David d’Angers entre 1815 et 1856, qui donnèrent lieu à de nombreuses éditions en bronze jusqu’aux années 1930, relèvent d’un genre à part entière de la sculpture, même s’il s’inscrit aussi dans la généalogie de la numismatique et de la glyptique.

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Thierry Laugée, Inès Villela-Petit, David d’Angers, les visages du romantisme. Catalogue d’exposition, éditions Gourcuff-Gradenigo, Montreuil, 2011.

120 p., 24 x 21 cm

ISBN : 978-2-35340-113-0, 25 €

Recension – Charlotte Chastel-Rousseau (dir.) : « Reading the Royal Monument in Eighteenth-Century Europe »

_ Le titre de l’ouvrage pose d’emblée la question de la lecture du monument royal au XVIIIe siècle. Dans la lignée du traditionnel monument équestre restauré dans sa forme antique par Donatello au XVe siècle, celui-ci est a priori conçu pour s’imposer à la vue et imposer sans ambiguïté l’image d’un pouvoir dont la légitimité n’est sujette ni à caution ni à discussion. Le lire convoque plus ou moins directement l’idée contemporaine d’une densité sémantique et esthétique de l’œuvre d’art urbaine, laquelle n’était pas toujours incluse dans le processus de création de ces monuments, quoique le XVIIIe siècle ait justement innové en ce sens. (…)

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Chastel-Rousseau, Charlotte (dir.): Reading the Royal Monument in Eighteenth-Century Europe, Ashgate, Farnham, 2011.

234 p., 80 ill., 234 x 156 mm

ISBN: 978-0-7546-5575-6, £55.00, Website price: £49.50

Recension – S. Caviglia-Brunel : « Charles-Joseph Natoire (1700-1777) »

_ En avril 2012, les éditions Arthena ont mis à la disposition du public et des chercheurs un nouvel opus consacré au peintre Charles-Joseph Natoire (Nîmes 1700 – Castel Gandolfo 1777). Publié avec le concours du Centre de recherches interdisciplinaires en histoire, histoire de l’art et musicologie (CRIHAM, EA 4270) et avec le soutien de la Fondation Auguste Morin, cette somme monumentale vient une fois de plus confirmer la vocation de l’association Arthena à diffuser certains des matériaux fondamentaux de la connaissance en histoire de l’art.

L’ouvrage se compose de trois grands ensembles : une étude chronologique de la vie et de l’art du peintre fragmentée en trois grands chapitres (p. 11-167), un catalogue de l’œuvre (p. 168-524) et une série d’annexes (p. 525-583). L’introduction de l’étude (p. 11-13) fait le point sur une fortune critique paresseuse qui a fait de Natoire, dans le meilleur des cas, un « talent léger, facile et naturel » (Charles Blanc) et plus généralement un artiste mineur au talent dépourvu d’originalité, avant que lui soit consacrée une première exposition rétrospective à l’occasion du bicentenaire de sa mort en 1977.

Le présent ouvrage se présente donc avec modestie comme un état actuel de la question des oeuvres attribuées à Natoire, même si l’on y trouve une mise au point qui fera date quant à son rôle institutionnel, sa place dans les réseaux artistiques et son influence pédagogique.

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Susanna Caviglia-Brunel, Charles-Joseph Natoire (1700 – 1777), Paris, Arthena, 2012.

24×32 cm, 582 p., 1281 ill. dont 154 en coul.,

ISBN : 978-2-903239-48-0, 149 €

ouvrage issu de la thèse de doctorat Charles-Joseph Natoire (1700-1777) dessinateur : étude critique et catalogue raisonné, sous la direction de D. Rabreau, université Paris 1, soutenue en 2002.

Recension – M.-P. Martin : Juger des arts en musicien, un aspect de la pensée artistique de Jean-Jacques Rousseau

_ Bien que le titre renvoie directement à la thèse de doctorat soutenue par l’auteur en 2006 devant l’université Paris 1-Panthéon-Sorbonne (Juger des arts en musicien : un aspect de la pensée artistique du siècle des Lumières en France 1741-1803, sous la direction de D. Rabreau), ce nouvel opus de la collection Passerelles constitue un essai au sens le plus juste du terme : c’est une hypothèse d’ordre poétique – celle d’un art musical institué en système de représentation de la nature – qui conduit ici la recherche sur un sujet, Jean-Jacques Rousseau, dans la réflexion duquel cet art musical occupe une « place singulière ».

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Présentation détaillée de l’ouvrage de Marie-Pauline Martin, Juger des arts en musicien : un aspect de la pensée artistique de Jean-Jacques Rousseau, Maison des Sciences de l’Homme/Centre allemand d’histoire de l’art, Paris, 2011.

Recension – M. Cojannot-Le Blanc : À la recherche du rameau d’or. L’invention du « Ravissement de saint Paul » de Nicolas Poussin à Charles Le Brun

_ Ce que nous détestons bien souvent dans l’histoire de l’art universitaire tient en fait dans sa principale qualité : la rigueur. De celle-ci, le récent ouvrage de Marianne Cojannot-Le Blanc, À la recherche du rameau d’or. L’invention du Ravissement de saint Paul de Nicolas Poussin à Charles Lebrun (2012) constitue une remarquable manifestation, dont on pourra regretter quelquefois le caractère inflexible, mais qui ne laissera du moins aucun lecteur indifférent (…)

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Présentation détaillée de l’ouvrage de M. Cojannot-Leblanc, À la recherche du rameau d’or. L’invention du Ravissement de saint Paul de Nicolas Poussin à Charles Le Brun, Presses Universitaires de Paris Ouest, 2012.